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Le gran poète de l’avenir | 239 |
[[Categoria:Pagine che usano RigaIntestazione|Ascensioni umane Fogazzaro.djvu{{padleft:261|3|0]]don précieux et divin, était en train de devenir un art subtil, l’ambition de plaire allait prendre le dessus sur la conscience d’une fonction sociale très haute dont s’étaient inspirés les anciens poètes religieux. L’histoire de la poésie postérieure n’est que l’histoire de l’action combinée de ces deux sentiments et de l’action exclusive du premier; l’action exclusive du second ne s’étant plus reproduite depuis l’âge des Livres sacrés. La plus sublime poésie qui existe, la Divine Comédie, dont l’action intellectuelle et morale dure encore après six siècles, est sortie de l’accord d’un art très sévère avec une très haute idée de la fonction sociale du poète. Ce même accord s’est rencontré, à un degré éminent, chez Milton, Schiller, Mickiéwicz, Victor Hugo. Ces hommes de génie ont été des instruments de progrès, car ils ont exercé une action corroborante sur les facultés supérieures de l’esprit humain.
Shakespeare l’a été aussi par son idéalisation de la beauté et de la laideur morale, il a été une manifestation grandiose des forces progressives qui régissent le monde, mais il n’en eut point conscience. Le plus grand poète de l’Italie après le Dante, Manzoni, le maître de plusieurs générations, parut aussi ignorer, par excès de modestie, le rôle glorieux qui lui avait été assigné. A côté de ces