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LES LIQUIDES CRISTALLISÉS


Si peu familiarisé que l’on soit avec les choses de la nature, on a toujours eu l’occasion d’admirer des cristaux de quartz, de spath d’Islande, limités par des faces planes réfléchissant vivement la lumière, et donnant à ces corps une régularité de forme tout à fait inattendue. Si l’on ajoute que ces contours polyédriques sont souvent accompagnés des couleurs les plus franches, les plus vives, comme celles de l’émeraude, du rubis, etc., on comprend sans peine l’admiration des nombreuses personnes, qui n’hésitent pas à consacrer des sommes importantes à la réunion de ces beautés naturelles.

Mais ce n’est pas seulement au point de vue esthétique que ces formes régulières, ces couleurs présentent de l’intérêt: de tout temps, elles ont attiré l’attention des savants, qui, limités au début dans leurs moyens d’investigations, devaient se contenter d’étudier les caractères extérieurs. Quoique bien persuadés que ces faces planes ne peuvent être l’effet du hazard, qu’elles doivent découler d’un état particulier de la matière constituante, autrement dit de la structure, les cristallographes, astreints à n’étudier que les formes polyédriques, à rechercher les lois qui les régissent, pensèrent longtemps que leur existence pouvait seule caractériser l’état cristallisé.

Mais des recherches plus approfondies, montrèrent que des corps possédant l’ensemble des propriétés, que l’on retrouve dans le quartz par exemple, pouvaient très bien présenter une forme quelconque, et que par conséquent de la présence ou de l’absence des faces planes on ne pouvait rien préjuger.

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