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[[Categoria:Pagine che usano RigaIntestazione|Scientia - Vol. VII.djvu{{padleft:286|3|0]]déformations sont petites et où la proportionnalité existe entre ces déformations et les forces: voici donc une partie, et très importante, de la Physique qui ne fournira jamais le moindre renseignement sur la constitution des corps. Tout au plus en déduit-on ce résultat négatif, que les forces qui s’exercent entre les parties constitutives du milieu ne sont pas centrales, résultat d’ailleurs plutôt gênant.
On comprend maintenant pourquoi les physiciens bataillèrent avec tant d’ardeur pour savoir si la réduction s’arrêtait à deux paramètres distincts ou allait jusqu’à un seul. Leur lutte véritablement épique remplit un tiers du siècle dernier. Elle se rattache à la détermination de la valeur numérique du fameux coefficient σ de Poisson qui était 0,25 pour les partisans du paramètre unique, qui variait de 0 à 0,50 pour les partisans du double paramètre. C’est pitié de lire dans la plupart des traités de Physique l’historique de cette bataille; leurs auteurs n’ont pas la moindre idée de l’importance de la question ni de ses dessous philosophiques.
Pour fixer l’état d’âme des savants du siècle dernier, j’emprunte une citation à St. Venant. Elle est tirée de cet invraisemblable et merveilleux commentaire sur (Dunod, Paris 1864), volume de 850 pages dont Navier occupe une centaine et dont le paragraphe 156 de Navier est accompagné d’une note de 250 pages. Au paragraphe 75 de l’Appendice V, St. Venant commence par faire amende honorable. Il avait cru d’abord que le coefficient de Poisson pouvait être quelconque entre certaines limites, conformément aux conclusions de la symétrie. Il est revenu de cette opinion qui lui paraît maintenant absurde: «Les convictions tardives sont les meilleures, si elles sont les mieux assises et les plus durables».
«Tous les phénomènes, continue-t-il, montrent que les particules des corps agissent à distance les unes sur les autres. Cette action réciproque, c’est-à-dire constamment accompagnée de réaction égale et directement contraire, est aujourd’hui prise d’une manière explicite pour base de la Mécanique....». Suit la définition des forces centrales que je passe; il arrive enfin à ces considérations philosophiques qui sont curieuses. «Si la prudence scientifique prescrit de ne pas se fier à toute hypothèse, elle n’ordonne pas moins de tenir fortement suspect ce qui est manifestement contraire à une grande synthèse reliant admirablement la généralité des faits, en sorte