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le subconscient | 67 |
[[Categoria:Pagine che usano RigaIntestazione|Scientia - Vol. VII.djvu{{padleft:75|3|0]]Les objets sont devenus un peu moins bizarres, ou du moins Dr… s’en préoccupe moins; mais c’est lui-même qui est devenu étrange et irréel. Il sent qu’il a perdu toute volonté, toute activité, et il va nous raconter tout cela d’une manière amusante. «Depuis longtemps, je ne veux plus rien: si il s’agissait de moi, je ne ferais absolument rien du tout, je ne parlerais même pas. Je ne me remue pas, je ne fais aucun mouvement. Cependant, me direz-vous, vous marchez, puisque vous êtes venu ici ce soir, vous parlez. Cela est vrai, mais je n’y comprends rien. Ce n’est pas moi qui agis, je me vois agir, je m’apparais à moi-même; je m’entends parler, c’est un autre qui parle, une machine qui parle à ma place. Je suis un pantin, un canard de Vaucanson, je suis surpris moi-même de la précision de l’automate». Il soutient aussi qu’il n’a plus aucune sensibilité, qu’il ne s’émeut absolument de rien. Et cependant il souffre si on le pince, et vous pouvez constater avec moi que toutes ses sensibilités sans exception sont conservées d’une manière parfaite. Cependant il s’entête. «C’est la sensibilité morale qui est perdue, ce n’est pas moi qui sens. Je ne m’intéresse pas à ce que je semble sentir; c’est un autre que moi qui sent mécaniquement». Il résume la situation par un ensemble d’idées qui deviennent chez lui singulièrement obsédantes. «Au fond, je ne suis plus vivant, je suis un mort qui erre sur la terre, un mort qui remue… c’est bizarre, je le sais bien et je n’y comprends rien moi-même… Je suis comme un mort, ou, si vous voulez, je ressemble à un mort, je suis un mort vivant… Je ne suis ni plus, ni moins qu’une bête anéantie à petit feu…». Nous pouvons interroger le malade pour lui faire varier indéfiniment ses métaphores sans qu’il puisse parvenir à nous expliquer bien de quoi il s’agit. Il y a évidemment dans ses expression une part d’idées obsédantes et de théories qu’il a faites sur lui-même, mais il y a une grande part de sentiments profonds très singuliers que nous retrouvons chez beaucoup de malades. Des cas de ce genre ont été autrefois étudiés par Krishaber, en 1873, sous le nom de névropathie cérébro-cardiaque. Une belle observation tout à fait identique à celle-ci a été publiée par Ball en 1882. Comme chez Dr…, les troubles avaient commencé par le sentiment d’étrangeté et d’irréalité du monde et avaient amené quelques années après le sentiment de la disparition du moi. J’ai réuni moi-même, dans divers ouvra-