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l’économie et la sociologie | 309 |
[[Categoria:Pagine che usano RigaIntestazione|Rivista di Scienza - Vol. I.djvu{{padleft:319|3|0]]la mutuelle dépendance statique, tandis qu’on étudiait certaines dépendances dynamiques. C’est de la sorte qu’on a pu étudier isolément l’évolution de la famille, l’évolution du droit, l’évolution de la religion, etc.
On s’était fait l’illusion, qui persiste encore chez beaucoup de personnes, que la simple constation empirique de l’évolution par le passé devait suffire pour prévoir ce qu’elle serait à l’avenir, C’est à proprement parler, une interpolation en dehors des limites qu’on voulait faire ainsi. Ce que nous venons de dire suffit pour faire prévoir que cette méthode est illusoire; et les vérifications expérimentales ne manquent pas[1].
Il ne suffit pas d’avoir constaté la mutuelle dépendance des phénomènes sociaux; il faut encore tâcher d’avoir une idée, même grossièrement approchée, de cette dépendance. C’est le progrès que les nouvelles méthodes ont réalisé en économie politique, et qu’un grand nombre d’études de détails préparent en sociologie; mais il faut bien avouer que nous sommes encore très loin d’avoir atteint en cette science le degré assez élevé de connaissance que nous avons atteint en économie politique.
En attendant, une œuvre très considérable s’élabore lentement; mais les résultats déjà obtenus n’empêchent pas qu’elle reste pour la plus grande partie à accomplir; elle consiste en la substitution de raisonnements scientifiques, fondés exclusivement sur les faits, aux raisonnements par association d’idées, faisant principalement appel un sentiment.
En ce sens, une des œuvres les plus remarquables, à notre avis, est La morale et la science des mœurs de M. Lévy-Bruhl; nous croyons qu’il serait difficile d’en exagérer l’importance[2]. Un autre ouvrage qui renferme des théories précieuses, non seulement en elles-mêmes, mais encore par les développements qu’elles peuvent recevoir, est celui de M. Salomon Reinach, établissant les étroits rapports qui existent entre les tabous et les religions. Une foule d’autres ouvrages sur l’histoire des différentes institutions préparent des matériaux que la science pourra mettre en œuvre.