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l'économie et la sociologie 311

[[Categoria:Pagine che usano RigaIntestazione|Rivista di Scienza - Vol. I.djvu{{padleft:321|3|0]]L’impression que l’esprit d’un homme reçoit de certains faits est elle même un fait; elle peut et elle doit former l’objet d’une étude scientifique. Déjà en économie politique,[1] et encore plus en sociologie, nous devons donc étudier les faits sous un double aspect, c’est-à-dire: 1° en eux-mêmes; 2° par l’impression qu’en reçoivent les hommes. Les rapports que les faits ont entre eux coïncident rarement avec les rapports qui, pour la grande masse des hommes, s’établissent entre les impressions que produisent ces faits. Il y a lieu d’étudier quels sont les effets sociaux de cette divergence[2].

La plupart de sociologies se sont annoncées comme une substitution du raisonnement scientifique aux «préjugés religieux et politiques», et ont fini par constituer de nouvelles religions. Le fait est particulièrement remarquable pour Auguste Comte; il s’observe aussi pour Herbert Spencer et pour le très grand nombre de sociologies humanitaires que chaque jour voit éclore. On tâche parfois de le dissimuler sous un vernis scientifique, mais ce vernis est transparent et laisse facilement apercevoir le dogme qu’on voulait dissimuler. Au point de vue de la science expérimentale, des propositions telles que celle qui affirme «l’égalité des hommes», ou qui affirme que «la société doit être organisée en vue du bien-être du plus grand nombre», ont exactement la même valeur que des dogmes d’une religion positive quelconque.

Les sociologues qui n’en arrivent pas jusqu’à constituer un système religieux, veulent au moins tirer de leur «science» des applications pratiques immédiates. Des applications pratiques seront possibles un jour, mais ce jour est encore loin. Nous commençons à peine à entrevoir les uniformités que présente la mutuelle dépendance des phénomènes sociaux; une somme énorme de travail est encore nécessaire avant que nous ayons acquis une connaissance de ces uniformités assez étendue pour nous permettre de prévoir, avec quelque probabilité, les effets sur les faits sociaux d’une modification apportée

  1. Dans le Manuale tous les faits dont s’occupent les théories économiques sont considérés sous deux aspects, que pour abréger nous nommerons l’aspect objectif et l’aspect subjectif. C’est-à-dire que nous étudions séparément: 1° les rapports des faits entre eux; 2° la manière dont ces rapports se traduisent dans l’esprit des hommes.
  2. Nous avons développé ce sujet dans Les Systèmes socialistes et dans le Manuale.
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